est ici, http://www.lemonde.fr/le-magazine/article/2014/08/22/la-californie-selon-hedi_4474275_1616923.html et en kiosque ce weekend
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Mon article sur Hedi Slimane pour M le magazine du Monde
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Derniers papiers parus dans Be
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Article de couv du numéro Stylist numéro 29 - Sale génération - décembre 2013
Non, ce n’est pas sale
Les « filles perdues, cheveux gras » ont coiffé tout le monde au poteau. L’époque glamourise la négligence et trouve le crade un peu sexy. Jusqu’à en faire un mode de vie. Et si en 2014, arrêter de se laver les cheveux était aussi glam que militant ?
Sur la pochette de son dernier album, shooté par Gaspard Noé, la pop-star Sky Ferreira à beau être sous la douche, quelque chose en elle n’est pas très net. Et ce ne sont pas uniquement ses problèmes de drogue (elle a été arrêté en possession de dope), ou ses démêlés avec la justice (elle a volé une bagnole) qui lui confèrent cet air louche. C’est quelque chose de plus animal, de l’ordre de la négligence. Ou pour le dire plus clairement, la nouvelle égérie de la maison Kitsuné fait un peu sale, et ça lui va très bien. Avec son platine ébouriffé et son rouge à lèvres rouge sang, elle rappelle Courtney Love époque Nirvana, qui d’ailleurs, n’a jamais été aussi présente que ces derniers mois. Des robes du défilé hiver de Slimane pour Saint Laurent, dont elle est l'une des égéries, à son autobio prévue pour la fin de l'année, la pythie du grunge donne du cachet à n'importe quel papier trop glacé. Le look sale, qu’on croyait avoir enterré avec le Grunge, fait son grand retour.Et ce vent de négligence ne concerne pas que la mode, comme le confirme Vincent Grégoire, du cabinet de tendance Nelly Rody : « On veut rompre avec la rigueur, la culpabilisation, le culte de l’hygiénisme, la morale, le « bourgeois boring ». D’où le néo-brutalisme dans le déco, les chefs tatoués qui font de la street food en cuisine et le sexy cracra en mode/beauté, un new chic imparfait mais très travaillé.» Les marques commencent à comprendre : l'ère du digital est allée trop loin. On a besoin de produits moins lisses, avec une âme, plus proches de nos vies pleines d’aspérités.
TENDANCE ANIMALE
Fini le preppy, le manucuré, le sophistiqué... la nouvelle Kate Moss, Cara Delevingne a démodé les filles impeccables avec sa dégaine débraillée et ses sourcils broussailleux. Allure sale/décoiffée chez chez Saint Laurent, Balmain, et Marc Jacobs pour Vuitton. Partout, des collants déjà filés, du artificiellement usé, du make-up qui bave, la mode hivernale a déjà emboitée la tendance animale. Côté beauté, les cheveux sontwet façon « mer d'huile » chez Prada, Lanvin, Marni, Dior, Alexander Wang NY, Kenzo, Gucci automne/hiver. La mèche est collée sur le front, graissée comme si on avait dormi sous un pont avec des punks à chiens depuis un mois. Au printemps, ledirty hair a connu de beaux jours avec les défilés Peter Som et A.F. Vandevorst. Même refrain (rock électrique) cet hiver, pour le make-up, dégoulinant façon « j’ai passé la nuit dehors avec des jeunes dans le doute et j’ai oublié de me démaquiller », chez Rodarte. N’en jetez plus, l’hiver sera sexy crade ou ne sera pas.
C’est comme si quelque chose s’était libéré, une permission pour nos corps d’exsuder à nouveau. Pour Dora Moutot, bloggeuse de la Gazette du Mauvais Goûtet chroniqueuse dans l’émission « Comment ça va bien ? », sur France2 : « Le coté fanzine « dégueu » et à l’arrache, revient parce qu’il y a vrai un ras-le-bol général à rester coincé derrière nos ordinateurs blancs, tout beaux, tout lisses. Le design, les objets, les magazines sont devenus terriblement impersonnels. On digitalise tout. Les choses n’ont plus d’odeur, ni de texture. On nous a mis dans la tête, qu’en tant qu’humain, il fallait « s’élever » au-dessus de tout ça, qu’on n’était pas des bestiaux. Mais la notion de propreté a dépassé l’entendement. » Les médecins hygiénistes du XIX siècle ont réussi au delà de leurs espérances à nous faire refouler notre part rabelaisienne. Remportant la bataille du propre contre le sale. Mais pas la guerre du sexy crade contre la pureté froide : « Il ne s’agit plus d’être clean, mais de ressembler à un produit sous plastique fantasmé. Mais malgré tout ce qu’on se raconte, on reste des animaux, et ça nous manque de nous rouler dans la boue ».
LE SALE EST IL FEMINISTE ?
L’alternative nous vient du gender et des filles qui en ont marre de se faire lisse pour ressembler à des poupées (en silicone). Pour Myriam Levain, l'une des fondatrices des magazines virtuels féministes Cheek et Les Martiennes, « Il y a clairement un ras-le-bol de la superwoman qui aurait le temps d’être une mère parfaite, d’avoir une carrière de dingue, tout en étant mince, brushée et manucurée. Comme le souligne l’essayiste Mona Chollet dans Beauté Fatale, pendant que les femmes vont chez le coiffeur, elles ne s’occupent pas de conquérir le pouvoir. Peut-être qu’en relâchant la pression sur le zéro défaut, on consacre un peu plus de temps aux vrais sujets. ». Dans son Beauté Fatale sorti en février 2012, Chollet dénonce effectivement la tyrannie du look, qui impose une féminité stéréotypée sous laquelle se planquerait, selon l’auteur, une haine de soi et de son corps. Au centre de son essai, l’idée que la question du corps pourrait justement constituer la clé d’une avancée des droits des femmes. Dans sa ligne de mire, les objets de cultes populaires comme la série Mad Men et ses femmes tout en apparence. Dieu merci, Léna Dunham et son armée de Girls ont entamé, en deux saisons jouissives, la mise en œuvre télévisuelle de ce programme de libération des corps. Et ce ne sont pas les seules : dans 2 broke Girls, l’héroïne Max incarne le canon de la fille sexy crade (la preuve elle habite Brooklyn). Dans le premier épisode de cette série grand public (diffusée depuis 2012), cette Punky Bruster devenue serveuse dans un dinner, initie Caroline, pauvre petite riche désargentée à la vraie vie. Et la vraie vie commence par la crasse de leur appartement partagé et de son uniforme de serveuse taché. En France aussi, les femmes s’affranchissent de la fadeur dans laquelle on voudrait les emprisonner. En témoigne le très branché Collectif des filles à fromage initié par le magazine Grand Seigneur, qui réunit des centaines de participantes à Paris pour des apéros diner, où elles assument de manière festive et gastronomique de « puer » en dégustant leurs fromages favoris. Prouvant « qu’on peut rester belles en mangeant du fromage français », pour reprendre l’expression des organisateurs.
Mais de la à dire que la tendance annonce une deuxième révolution féministe, il y a un pas que la chercheuse Emilie Giaime, ne franchit pas. Pour cette spécialiste de la séduction, auteure d'un livre sur le groupe féministe La Barbe (éditions Le Tigre, 2010) : « Qu’il y ait des résonances politiques dans ces nouveaux codes grunge, influencées par certains groupes féministes médiatisés, pourquoi pas. Certaines femmes aujourd’hui se soumettent moins volontiers aux contraintes de l’idéal féminin traditionnel. Mais je doute que cela change quoique ce soit à l’aliénation des femmes. Pas sûr non plus que les silhouettes négligées des défilés 2013/2014 soient les descendantes des féministes radicales des 70’s. »
LE NATUREL NE PUE PAS
Il s’agirait donc moins d’une reprise de pouvoir que d’un relâchement généralisé. En septembre 2012, un sondage (BVA réalisé pour la société Tork) révélait qu’un Français sur cinq ne se lave pas tous les jours. Une tendance « je reste dans mon jus » approuvée par des dermatologues, qui conseillent de moins se doucher afin de préserver la peau. Selon ces spécialistes, il est suffisant de se laver une fois par semaine et se rincer le reste du temps. D’ailleurs, aux États-Unis et en Angleterre, la folie du « cleansing reduction » (moins se laver) a déjà de nombreux adeptes. « J'ai arrêté de me laver les cheveux, il y a six semaines, c'est un miracle ! Mes cheveux sont incroyablement beaux », déclarait récemment Shirley Cook, la directrice de la marque de vêtements newyorkaise Proenza Schouler, au site Femininleben.ch.Dora Moutot confirme : « De plus en plus de filles se rendent compte qu’elles ne sont pas « naturellement propres et belles », et que tout ce bordel de « fausse propreté » coûte incroyablement cher. Or on a moins d'argent (crise oblige). De plus en plus de gens le réalisent et décident donc de vivre l’hygiène selon leurs propres règles. Etre propre, ça ne veut pas dire sans poils et parfumé. Une fois lavée, notre pilosité est tout à fait propre. La nature n'est pas sale.» Une manière de lutter contre l’injonction hyper-hygiéniste d’une société ivre de gel hydroalcoolique qui peut vous envoyer en vacances dans l’espace, mais craint de se faire emporter par une épidémie de grippe. En novembre, Le site The Atlantic, s’appuyant sur une étude réalisée par des spécialistes en virologie de Virginie Occidentale, conseillait de remplacer la poignée de main (la bise étant évidemment proscrite), par un check des poings, moins infestés de bactéries que nos paumes. Face à la multiplication des messages de santé publique ultra anxiogènes, les enfants indisciplinés que nous sommes restés ne peuvent résister à l’envie de se prélasser dans leur crasse. A quoi ça sert d’avoir des corps vivant si on ne peut rien faire avec ?
DIRTY DANCING
Et si après avoir libérés les corps, on s’attaquait à la ville ? Paris ressemble, le jour tombé, à une capitale fantôme. Dans le NY Times du 10 novembre, un américain exilé à Paris, déplorait dans une tribune, que les hipsters avaient tué la capitale, et notamment le quartier de Pigalle. La ville y est dépeinte comme « Trop ordonnée, trop aseptisée, et trop fermement tenue par la police pour avoir une vie dépravée autre que les adultères bourgeois. »Heureusement, la révolution gronde. Sauf que les germes ont remplacé les armes. Et qu’au Procope, les fêtards préfèrent désormais l’Acte 3, un bar à cocktails de la rue Quincampoix dans le 3ème. C’est là que Stèv Romani-Soccoro, la vingtaine, co-organise les soirées SALE ! Oui, comme sale. L’idée : faire la fête de façon sauvage et libre : « Chacun vient comme il est, pour se rencontrer et danser sur un son moite et sexy, avec une dose de mauvais goût. On veut atténuer les barrières sociales, inciter les gens à se draguer, à se parler, à se reconnecter en rétablissant un contact charnel. » Stèv, porte-parole d'une génération qui ne se contente plus d'un cadre de vie propret ? « La déformation des corps par l'abus de photoshop, et de cosmétiques, la recherche du « toujours plus jeune » a entraîné un rejet de cette ultra perfection, donnant envie de revenir à de l'authentique. On ne cherche plus à gagner un SMIC pour 55 heures par semaine, c'est la débrouille, l'arrache, la nouvelle bohème et le refus de rentrer dans un moule qui prennent le dessus. Peu importent les nippes, seules les idées et le concret comptent. On n’a pas besoin d'être parfait physiquement pour être talentueux. La production intellectuelle est en train de prendre le pas sur l'apparence car la société du paraître devient obsolète face à une économie qui vacille. » Etre un peu crade, ce serait donc affirmer qu’on fait primer le fond sur la forme. Qu’on n’est pas un petit mouton en laine bactéricide, mais qu’on fait partie de la meute des vivants. Pas lavés de toute ambition, mais salis d’énergie créatrice.
Encadré
C comme (trop) crade ou C comme cool
C comme cool
- Le nouvel humour « gras » des trentenaires : Les séries et films de la comédie US trash US école Judd Appatow/« Mes meilleures amies », et le dirty talk de la série Girls.
- Le t-shirt menstruation d'American Apparel et la toute nouvelle marque de vêtements appelée « Girls have periods » (http://girlshaveperiods.com), car oui, les filles ont leurs règles et ne sont pas justes des petites choses mignonnes et pures en plastique.
C comme crade
- Le retour violent à la naturalité voire à la bestialité, avec des people qui, à l'instar de Kim Kardashian, mangent leur placenta après accouchement…
- La chemise portable 100 jours de suite sans lavage de chez Wool Prince. C’est un trimestre quand même. http://coolmaterial.com/style/wool-prince-shirts/
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Quelques articles lifestyle écrits pour Vanity Fair
http://www.vanityfair.fr/dolce-vita/destination-voyage/diaporama/les-plus-beaux-hotels-de-createurs/5682#les-plus-beaux-hotels-de-createurs-roundhill-jamaique
http://www.vanityfair.fr/dolce-vita/adresses/diaporama/les-bars-et-restaurants-ou-croiser-des-stars-a-paris/5478#les-bars-et-restaurants-ou-croiser-des-stars-a-paris-avenue
http://www.vanityfair.fr/dolce-vita/destination-voyage/diaporama/les-plus-beaux-cinemas-du-monde/5622#les-plus-beaux-cinemas-du-monde-cinematheque
http://www.vanityfair.fr/dolce-vita/adresses/diaporama/les-meilleurs-disquaires-de-paris/5494#les-meilleurs-disquaires-de-paris-monster-melodies
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Mon article sur le Viper Room est en ligne sur Vanity Fair
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Mon papier sur "Les suites les plus chères du monde | pour Vanity Fair"
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Mon papier "Les plus célèbres parfums de stars" | pour Vanity Fair
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Mon article "Les nouveaux albums de l'automne 2014" | sur Vanity Fair
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Mon article sur "Les meilleures adresses de la jet set new-yorkaise" | pour Vanity Fair
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mon papier " Les plus beaux motels du monde | Vanity Fair"
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25 choses que la Parisienne -si tant est qu'elle existe et qu'elle ait survécu aux années 50- fait mieux que les autres (cet article a été écrit par une Provinciale)
1 - Prendre des bains (même -surtout- en cas d'emploi du temps chargé)
2 - Oser (comme Lio posant pour Playboy surtout si c'est pour Guy Bourdin).
3 - Lire au lit en pyjou, les cheveux encore mouillés).
4 - Posséder une grande bibliothèque.
5 - Espacer les coups de peigne.
6 - Porter la frange. Et la fleur au fusil.
7 - Porter un nœud dans les cheveux après 12 ans.
8 - Épouser un goujat.
9 - Miser sur l'éternité (un parfum cher)
10 - Avoir un chat (et un appart photographiable) - comme Jeanne Damas.
11 - Déprimer.
12 - Séduire en soirée.
13 - Sombrer dans la folie (comme Adjani).
15 - Discuter avec les papis sur le banc. Comme Louis Be dans le ELLE.
16 - Choisir le vin (et le boire).
17 - Acheter encore des vinyles (récupérer ceux de chez Mamie/Emmaüs)
18 - S'aimer dans le métro.
19 - Taxer (pour le taxi, un brunch qui coûte un bras, un loyer hors de prix)
20 - Aller au cinéma (le décor est plus romantique que le logo de netflix)
21 - Écouter les vinyles achetés plus hauts (on a que ça à faire, c'est bien connu).
22 - Se recueillir (lookée) sur la tombe des aînés (les grands hommes).
23 - Jouer avec sa sœur.
24 - Se poser des questions existentielles.
25 - Déprimer (bis).
PS : https://www.youtube.com/watch?v=b_KBnY-2F4Y
2 - Oser (comme Lio posant pour Playboy surtout si c'est pour Guy Bourdin).
3 - Lire au lit en pyjou, les cheveux encore mouillés).
4 - Posséder une grande bibliothèque.
5 - Espacer les coups de peigne.
6 - Porter la frange. Et la fleur au fusil.
7 - Porter un nœud dans les cheveux après 12 ans.
8 - Épouser un goujat.
9 - Miser sur l'éternité (un parfum cher)
10 - Avoir un chat (et un appart photographiable) - comme Jeanne Damas.
11 - Déprimer.
12 - Séduire en soirée.
13 - Sombrer dans la folie (comme Adjani).
15 - Discuter avec les papis sur le banc. Comme Louis Be dans le ELLE.
16 - Choisir le vin (et le boire).
17 - Acheter encore des vinyles (récupérer ceux de chez Mamie/Emmaüs)
18 - S'aimer dans le métro.
19 - Taxer (pour le taxi, un brunch qui coûte un bras, un loyer hors de prix)
20 - Aller au cinéma (le décor est plus romantique que le logo de netflix)
21 - Écouter les vinyles achetés plus hauts (on a que ça à faire, c'est bien connu).
22 - Se recueillir (lookée) sur la tombe des aînés (les grands hommes).
23 - Jouer avec sa sœur.
24 - Se poser des questions existentielles.
25 - Déprimer (bis).
PS : https://www.youtube.com/watch?v=b_KBnY-2F4Y
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J'y étais avec Rihanna à la Barbade - Article paru dans Be (numéro 142) en novembre 2013
J'y étais, à la Barbade, avec Rihanna
texte et photos : Violaine Schütz
Riri a annulé le concert-événement qu'elle devait donner sur son île natale des Caraïbes le mois dernier, mais a organisé une soirée dans un club pour se rattraper. On y était, à l'affût d'anecdotes méconnues qui révèlent la petite fille émouvante derrière la super star provoc.
La bad girl n'a pas oublié les siens
La date était historique : on avait déjà nos places, comme 28000 fans venus du monde entier, pour voir la chanteuse performer « parmi les siens » dans un stade de Bridgetown, La Barbade, là d'où Riri vient, à quelques mètres des bidonville où elle a grandi. Alors quand la pop star a annulé au dernier moment, on s'est dit que décidément, la punkette qui arrive de plus en tard à ses concerts et s'est récemment faite virée de la mosquée d'Abu Dhabi, ne respectait plus rien, ni personne, pas même ses compatriotes. Quelques jours plus tôt, elle s'affichait en train de fumer des joints avec Snopp Doggy Dog sur son compte Instagram, l'air de rien. Que s'est-t-il passé ? Enquête faite, l'annulation ne venait pas de la chanteuse elle-même, mais de son tourneur, qui ne pouvait pas acheminer le matériel nécessaire à la bonne conduite du live. Crédible, puisque Rihanna s'est quand même rendu sur son île, en plein « Diamonds World tour », le 29 octobre, pour se reposer. Et pour consoler ses fans, elle organisait une soirée dans son QG, le Sugar Lounge Club, ouverte à tout le monde, moyennant 30 dollars barbadiens (soit environ 10 euros). La fête débute à 22h, quelques trois cent personnes ultra lookées dansent (de manière très sexuée) sur du gros hip hop dans un superbe club à ciel ouvert très Ibiza. Rihanna apparaît alors que tout le monde désespère de la voir arriver, à 3h15 (la boîte ferme à 4h). Jambes huilées, sourire sponsorisé par MAC (elle porte un des rouges à lèvres dont elle est l'égérie), bracelets en or ornés de pierres, vêtue simplement d'une adorable petite combi de pyjama en soie Stella McCartney printemps-été 2012 et de sandales beiges, la diva s'avère très chic, loin de l'image vulgaire qu'elle donne à voir dans ses vidéos et ses photos. Son visage semble innocent comme celui d'une star qui redevient petite fille au contact de son peuple. Elle salue la foule, serre chaleureusement des mains, joue le jeu en dansant, parlant à tout le monde et en posant avec ses fans venus d'Angleterre, de Suisse, des USA, de Belgique et France, ne vacillant pas un instant devant l'hystérie collective qui l'entoure, les hurlements et les flashs d'iPhone. Ici, tout le monde l'aime. A la folie (plusieurs Barbadiens manquent de s'évanouir en la voyant). Elle est chez elle. Un clubber nous révèle que Rihanna vient souvent dans ce club car elle trouve les filles « sublimes, et adore les voir danser. » On reconnaît là bien celle qui avait mis 8000 dolllars dans le string d'une strip-teaseuse bien en chair dans un club de Miami en avril dernier. « Badgal » forever. Pourtant, quelques jours plus tard, tout en noir, jupe aux genoux, veste large fermée, et sandales plates, elle participait à une journée de charité à la Barbade, le « Dance 4 Life », une initiative destinée à « inspirer, mobiliser et unir les jeunes pour repousser la diffusion du VIH », parlant avec plusieurs enfants, leur faisant des câlins et réalisant des interviews à leurs côtés. Une autre facette de la « sexy bitch ».
Elle déchaîne les passions dans son pays
La date de naissance de Rihanna a été déclarée jour férié à la Barbade (elle a donné un concert gratuit le jour où c'est arrivé, à ses débuts), et on analyse les paroles de son dernier single, « Pour It Up », dans les écoles, alors que les enfants n'ont pas le droit de voir le clip. Cette vidéo, ultra hot, dans laquelle la performeuse est déguisée en strip-teaseuse, a d'ailleurs choqué pas mal d'habitants de l'île. Un de nos indics qui travaille pour l'office de tourisme de la Barbade (le BTA) nous a raconté : « J'étais chez le coiffeur et ça a été la plus longue séance au « barber shop » de toute ma vie. Je suis arrivée à 4h et repartie 5 heures après. Le sujet des discussions ? Le clip de « Pour it Up ». On est très chrétiens ici. Et en gros, d'un côté il y avait les femmes, qui n'aimaient pas, et de l'autre, les hommes, qui ne comprenaient pas pourquoi les femmes n’appréciaient pas. A la fin de la conversation, l'une d'entre elles, qui va pourtant à la paroisse, a lancé : « bon, c'est quand même bien qu'elle apprenne aux blanches comme Miley Cyrus, ce qu'il faut alors pour twerker. Il faut des fesses de black pour ça ! » La relation de Rihanna à son pays est ambiguë. Il y a chez eux beaucoup de fierté : l'enfant du pays est selon le magazine Forbes la quatrième personnalité la plus puissante du monde en 2012 et a été élue la même année par Billboard « meilleure artiste pop » des deux dernières décennies. C'est pas rien. Rihanna représente même la Barbade pour un contrat de 3 ans dans une vidéo et des campagnes de pub pour l'office de tourisme. Un patron d'un grand hôtel de luxe nous explique que les Barbadiens, très puritains affichent un comportement assez hypocrite vis-à-vis de leur ex petite chérie : « On l'adorait quand elle rendait hommage à la musique d'ici (reggae, calypso, soca) jusqu'à ce qu'elle commence à jurer, à prendre de la drogue, à poser quasi nue, et à porter des vêtements imprimés camouflage (interdits à la Barbade car ce sont les dealers qui en raffolent, pour faire un pied de nez à l'armée, ndr). Mais ici tout le monde fait ça, sans le dire. Ce qu'on ne supporte pas chez elle, c'est qu'elle l'affiche et laisser ainsi croire à tout le monde qu'on est tous comme ça sur cet île.C'est peut-être une « mauvaise » fille, c'est une bonne ambassadrice, la meilleure qu'on puisse avoir. Elle vend la Barbade à des millions de personnes. »
Les filles qu'on rencontre en boîtes de nuit (notamment au Sugar et au Priva), celles qui sont nées en 88 comme la chanteuse (ou un peu avant), portent des robes sexy moulées sur des corps de rêve volontiers tatoués, qui twerkent, « bubble buttent » et se rasent un côté de la tête sont quand à elles unanimes : « C'est notre idole, clame l'une d'entre elle.Contrairement à Beyoncé, qu'on aime aussi, mais qui est très lisse, et semble tout contrôler, Rihanna se montre comme elle, ne faisant aucun secret de ses excès et osant tout, en se fichant de l'avis des autres, comme lorsqu'elle s'est remise, avec l'homme qui l'a frappé(le rappeur Chris Brown, ndr), contre l'avis de tous. Elle est vraiment libre d'esprit. C'est nôtre Madonna à nous. » Elle offre aussi à ces jeunes femmes la possibilité d'un rêve, celui d'un ticket de sortie vers la gloire mondiale.
Elle en a bavé
On s'est rendu dans le quartier où elle a passé son enfance, à Bridgetown, fait de bungalows délabrés remplis de familles nombreuses, et devant son école, aux airs de camp militaire, et on s'est rendu compte combien Robyn Rihanna Fenty a fait du chemin pour en arriver aux sweats Givenchy et aux vestes Chanel. Sa maison, minuscule, vient d'être retapée (par ceux qui l'ont racheté) mais elle ressemblait avant aux « taudis » qui l'entourent. Sa voisine de palier, une femme qui semble avoir été usé par la vie et être passé par de sérieux problèmes de drogue affirme que bizarrement, Rihanna (qui a déménagé aux États-Unis à 16 ans) revient souvent ici : « Elle a amené Oprah Winfrey ici, et a fait tourné mes deux petits garçons dans la vidéo d' « I drink to that ». Petite, elle s'habillait comme un garçon manqué, écoutait beaucoup de musique et chantait sur le palier. Elle a toujours voulu être chanteuse mais personne n'y croyait. J'ai l'impression qu'elle revient ici pour réfléchir et se souvenir d'où elle vient. » Un chauffeur de taxi qui l'avait conduite plusieurs fois à l'école ado dans son bus de l'époque raconte que la jeune fille vient de loin. « Elle faisait la tête à chaque fois qu'elle allait à l'école.Ses parents, que je connais bien ne possédaient rien, et vivaient une relation tumultueuse. Ils ont divorcé quand leur fille avait 14 ans, et le père ne vit plus sur l'île. Mais ce dernier, Ronald Fenty, qui travaillait dans un entrepôt et vendait des fringues dans les marchés avec sa fille, buvait, se droguait, et avait un comportement plutôt violent. Mais il y a une explication à son mal-être. La mère de Ronald avait la malchance d'être la femme la plus noire de la plantation, et à cause de ça, de se faire violer par ses patrons. C'est pourquoi Ronald, né pâle, était surnommé ici « The White Bajan » (le Barbadien blanc), et on l'excluait de la communauté. La couleur de peau claire de Rihanna vient de là, et ses yeux vraiment verts, ça remonte sûrement du côté de sa mère, d'origine afro-guyanaise.» Le passé paternel explique en partie les démons et tendances S&M (comme son dernier tatouage réalisé dans la tradition maori digne d'une torture par exemple) qui semblent habiter la pop star aujourd'hui et éclairer le mystère de la rare force émotionnelle de sa voix.
Sa famille, c'est sacré
A part son père, avec lequel elle entretient des rapports tendus, Rihanna est restée très proche de sa famille, dans laquelle elle vient se ressourcer très souvent, pour Noël et lors du Carnaval annuel de Crop Over lors duquel elle défile dénudée et déchaînée, une bouteille de Rhum (la boisson local) à la main. Sa mère, Monica Braithwaite, ancienne comptable, a ouvert une boutique de fringues, Fabulus (Rikett Street, Bridgetown), dans laquelle elle vend des chaussures colorées, des robes bling bling et des tee-shirts à l'effigie de sa fille. On la rencontre dans sa boutique, peuplée de photos de Rihanna arborant toutes les couleurs de cheveux. Monica affiche un sourire radieux, plein de fierté à la vision d'adorateurs de celle qu'elle a enfanté : le fan club français et suisse de la chanteuse venu en masse dans la boutique ce jour-là, en larmes face à la génitrice de leur idole. Les vendeuses toutes très mimi (en t-shirts Riri) sont toutes des cousines de la chanteuse, et dans la même rue, se situe une autre boutique de vêtements qui appartient à l'oncle et la tante de l'interprète de « Diamonds ». Rihanna est aussi très attachée à ses deux frères, ses demi-sœurs, son demi-frère, et elle fait preuve, d'après tous ceux qu'on a rencontré sur l'île d'une grande générosité envers eux. Elle vient d'acheter à la Barbade près du resort 5 étoiles très huppé de Sandy Lane (Tiger Woods s'y est marié et les people américains comme Gwyneth Paltrow viennent y passer des nuits magiques à 2000 euros la chambre) une maison donnant sur la plage pour 22 millions de dollars. La façade ultra blanche est digne d'une carte postale. L'intérieur ? Cinq chambres et salles de bain, immense piscine, salle de sport privée et équipe de sécurité tournant 24h sur 24, assurée par le staff du Sandy Lane Hotel. La rebelle des charts y a installé sa mère, et son plus jeune frère, Rajad. Vivant actuellement entre NY et LA, elle souhaiterait passer plus de temps ici, pour se ressourcer. A 25 ans, la gamine du ghetto est revenue au pays par la grande porte. Fierté internationale.
Les adresses de Rihanna à la Barbade
Le restaurant The Tidesdans lequel il faut commander son dessert préféré : le cheesecake Oreo-Mars-Scotch. Succulent.
http://www.tidesbarbados.com/home.php
La plage de Crane Beach(où elle a tourné le spot de tourisme de la Barbade) et qui est considérée comme une des plus belles plages du monde. Son hôtel vaut également le détour.
Le Boatyard Club, dans lequel elle allait beaucoup (de jour comme de nuit) avant d'être connue.
http://www.theboatyard.com/
Comment y aller ?
Via American Airlines, vol aller-retour à partir de 700 euros.
http://www.aa.com/
A savoir ? On peut aller à la Barbade toute l'année car il y fait toujours entre 25 et 30 degres.
Où dormir ? Au sublime et très anglais Coral Reef Club. En basse saison, il faut compter 200 euros la nuit pour deux.
http://www.thecrane.com/
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Derniers articles écrits pour Be pour le numéro 152 (octobre 2014)
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Mon article : "Pourquoi on n'a jamais enterré les Contes de la Crypte" | en ligne sur Vanity Fair
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Alors qu'une nouvelle saison vient de commencer, 10 raisons de regarder Nashville (la série)
1 - L'attrait de la ville elle-même pour laquelle j'ai personnellement un faible depuis que j'y suis allée il y a quelques années pour interviewer Jack White.
2 - La présence d'un Black Keys dans un épisode. Et le fait que ce sont les acteurs qui chantent réellement les morceaux de la série.
3 - Les cheveux de Connie Britton (qui possèdent même un hashtag spécialement dédié à leur brillance)
4 - Revoir Hayden Pannettiere après Heroes dans un délicieux rôles de peste.
5 - Le côté soap un peu honteux et les histoires d'amours bien contrariées et sirupeuses.
6 - Eric Close. Les santiags. Michiel Huisman vu dans Game Of Thrones.
7 - Les scènes live au Bluebid Café, équivalent du Peach Pitt dans Beverly Hills ou du Perk Café dans Friends.
8 - Certains chansons, notamment celles interprétées par Clare Bowen.
9 - L'évolution optimiste du personnage d'Avery Barkley.
10 - Renouer avec la musique country, souvent mésestimée. Réécouter Johnny Cash et Dolly Parton dans la foulée.
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